mercredi 30 janvier 2013

Rambervillers à Enghien...Gruber à l'honneur

Le week dernier a commencé en fanfare,  samedi matin j'avais donné rendez vous à mon ami Philippe à Vanves qui passait à Paris pour déposer son fils. Nous avons parlé bien sûr de Rambervillers autour d'un café bien chaud pour essayer de nous réchauffer.

Après un avoir récupéré une céramique (un craquelé dont je vous parlerai une prochaine fois) nous avons fait un tour rapide, plus concentré sur notre discussion que sur la "multitude" de trésors déballés...

Au programme de l'après midi un tour à Enghien chez  Goxe-Belaïsch, hôtel des ventes d'Enghien, j'avais repéré une vente  dans laquelle quelques céramiques étaient proposées à la vente dont le fameux vase fougères de Gruber (estimation 1500-2000 euros).
Je suis en train de lire la monographie sur Jacques Gruber qui a été publiée dans le cadre de l'exposition "Jacques Gruber et l'art nouveau, un parcours décoratif" qui s'est tenue dans les galeries Poirel du musée de l'Ecole de Nancy du 16 septembre 2011 au 22 janvier 2012. J'éspère pouvoir rapidement vous parler de cet artiste protéiforme pur produit de l'école de Nancy.
Fig 10, Fougères par Gruber
H 460 mm;
prix : 60 fr

L'exposition vallait le détour,  j'ai pu également admirer entre autre le vase Fig 69 (H 250 mm) avec une monture métallique décorative sobre mais très réussie. L'émaillage vert d'eau cuivré et le marquage à l'encre "horizontale", nous permet de replacer cette céramique dans la production très riche d'avant guerre.


En comparaison, l'ouvrage "les grès d'alphonse Cytere" de Marie-Claude Ferry-Cuny reprend 2 illustrations du même vase avec des montures de style très différent.



J'ai bien sûr laissé des ordres ne pouvant pas être présent lors de la vente qui avait lieu le lendemain, dimanche 27 janvier... à suivre

jeudi 24 janvier 2013

La diversité des émaux, un exemple

Je vous avais présenté l’année dernière le vase vague grand modèle en insistant sur son inspiration japoniste. Dans ce billet qui sera suivi par d’autres au hasard des photos en ma possession, j’aimerais illustrer la richesse et la diversité des émaux liés à une production de série qui rend chaque céramique unique.
Je reprends ci-dessous 4 exemplaires du vase vague petit modèle;
 
Fig 22, La Vague ( 1,2,3,4 de g à d et de h en b)
H 260 mm
prix 21fr

Les photos parlent d’elles-mêmes même si la qualité du rendu reste très dépendante de l’éclairage qui n’est pas homogène. Les couleurs des grès flammés dits à reflets métalliques sont de par leur nature très difficile à apprécier tant les nuances sont changeantes selon l'angle de vue et la lumière.
 
Nous avons affaire ici à des couleurs cuivrées d'une extrême richesse et diversité qui passent par le rose, le vert, le violet et le rouge. Nous sommes dans ce cas encore loin de l'émail bleu mis au point par Andre Cytere en 1929.
 
Le caractère unique et parfois magique de la couverte repose autant sur le mélange des oxydes dont les formules sont infinies que sur la cuisson réalisée en suivant un processus jamais totalement renouvelé à l'identique ( montée de la température régulière (6h-7h) juqu'à 1000° fusion des émaux qui se mélangent et un refroidissment lent dans une atmosphère choisie) .
 
Les vases présentés n’ont pas été réalisés à la même époque. Produit dès le début on retrouve le modèle "Vague" dans les catalogues de 1905, 1906, 1907, 1920 mais plus dans celui de 1931. Ce modèle a du connaître un certain succès compte tenu de sa présence dans 4 catalogues successifs, son caractère très symboliste devait par contre moins plaire dans les années 30 puisque il n'est plus repris dans les catalogues publiés à partir de ce moment.
 
L'exemplaire 3 possède le tampon à l’encre (1906-1914) et le 4 le tampon en creux Cytere plus Unis France (1920-1950).

Peut être possédez vous un vase "Vague" tout aussi remarquable et unique par ces nuances...je serais heureux de pouvoir compléter cette illustration par une photo que vous m'aurez m'envoyé.  


dimanche 20 janvier 2013

Le schlitteur, un symbole des Vosges


Le grand Schlitt est une sorte de luge mais contrairement à ce que l'on pourrait penser elle ne sert pas à descendre les pistes enneigées mais principalement à transporter du bois dans la montagne Vosgiennes.
Illustrateur;Hugo d'Alési, F. (1849-1906)
Date d'édition : 1895

Là encore la fabrique de Rambervillers, chef-lieu du canton des Vosges, se devait de produire un témoignage du schlitteur, adossé à son traîneau descendant pas à pas sur les pentes escarpées en se retenant avec les pieds sur les traverses.
Albert Schneider (1877-1954) le seul sculpteur engagé par la société Céramique en 1905, réussit un modèle très expressif faisant je trouve bien ressortir la concentration du schlitteur face à cet exercice fatiguant et dangeureux.


Fig 338, Schlitteur par Schneider
H 170 mm
Pour information la céramique ci-dessous a été adjugée à 420 euros le 17-janvier sur un site d'enchère. Le site d'illustration des catalogues intègre déjà une illustration du Schlitteur dans une version non émaillée qui personnellement me semble mieux rendre compte de la pénibilité de l'exercice en faisant  ressortir les détails de la sculpture (le visage, le tas de bois, les plis du pantalon...)


Les 2 céramiques présentent exactement les mêmes défauts; un bout du chapeau et la partie extreme du patin ont été cassés. Faut il y voir un défaut de conception ou une simple coincidence?



jeudi 10 janvier 2013

Delaherche un "géant" dans le Beauvaisis

L’exposition dont je vous ai parlé dans mon dernier billet, m’a donné envie de relire les documents que j’avais sur Delaherche (1857-1940). J'ai relu la monographie "Auguste Delaherche, rêves d'argile secrets d'émail " (édité en 2001 dans le cadre d'une exposition en Suisse). L'ouvrage est synthétique (62pages) mais complet avec de belles photos. Il permet  je trouve, de relativement bien cerner le céramiste et son oeuvre.

 
Le personnage semble attachant. D'abord son physique avec sa grande barbe m'est plutôt sympathique, vraisemblablement parce que je lis en ce moment avec ma fille le bon gros géant de Rohal Dahl... Ensuite la fin de sa carrière ,quand il se retrouve seul pour poursuivre son oeuvre dégage une certaine nostalgie. Enfin on sent que Delaherche est un céramiste complet qui possède une maitrise totale de la poterie, on l'imagine en train de préparer sa terre, monter son pot au tour, émailler la céramique avec intelligence et suivre avec admiration et respect l'oeuvre du feu...

 
Il existe un film  "Un grand potier; Auguste Delaherche" de 23mn réalisé en 1933 par Benoit Lévy qui montre Auguste Delaherche en train de travailler. J'aimerais beaucoup voir ce témoignage , j'ai essayé de pendre des contacts mais à aujourd'hui sans succès...

Le précision du marquage  permet de resituer dans le temps les oeuvres produites. J'ai reconstitué ci-dessous synthétiquement  l'évolution des lieus de production et des marques.

*atelier de Ernest Chapelet, **commune de la Chapelle aux Pots dans l'oise
 
Je possède uniquement et "malheureusement" (mais je ne peux pas tout collectionner et les céramiques sont beaucoup plus côtées que celles de Rambervillers)  qu'une petite céramique de Delaherche de sa période de la rue Blomet (cachet rond grande taille avec le numéro 3429 ). La couleur de l'émail bleue-verte (encore Rambervillers) est subtile et profonde.
 
 
Auguste DELAHERCHE (1857-1940)
Petit vase pansue (1887-1894)
 h.5cm, D. 4cm
 
Me rendant souvant près de Beauvais,  je projette i) de retourner au musée de la poterie de la Chapelle aux Pots (qui possède de mémoire quelques belles pièces), ii) de prendre contact avec l'association GRECB (qui a publié 2 bulletins très complets plus de 200 pages consacrés à Delaherche) et iii) de ma ballader sur les lieus où ce céramiste hors du commun travaillait (même si je comprends qu'il ne reste plus grand chose).
Je promets de faire un point prochainement sur les informations que j'aurais pu récupérer..
 
 

mardi 8 janvier 2013

Vive les collectionneurs ... et Bonne Année 2013!

La fin de l'année 2012 pour notre famille a été douloureuse. Après Noël, nous avons enterré en Haute-Saone l'arrière grand mère de mes enfants. Cet événement doit nous rappeler que notre passage sur la terre est hélas limitée, qu'il faut faire quelque chose de sa vie et profiter des plaisirs qu'elle nous accorde.
Collectionner est pour moi  un de ces plaisirs. Elle me permet d'apprendre, de rencontrer d'autres passionnés, de chiner, de posséder des belles choses et d'en profiter au quotidien.. en n'oubliant jamais que l'argent est un moyen et non une fin.
J'ai eu l'opportunité ce week end, me rendant fréquemment dans l'Oise de visiter au musée départemental à Beauvais le 2ème volet de l'exposition Passion Céramique se terminant le 06-janvier-2013 intitulé; Delaherche, éloge de la simplicité.

Au programme des céramiques de Delaherche...le collectionneur Jannick Thiroux a pu choisir des pièces dans les collections du musée pour mettre en avant la modernité du potier à travers les lignes épurées,



et les glaçures d'une grande richesse (des somptueux  bleu et vert ...Rambervillers quand tu nous tiens)

La brochure parle de 60 céramiques ..c'est sans compter les incroyables minuscules.


J'allais oublier ...encore une très belle année 2013 à tous!