mardi 27 mai 2014

La "Parisienne" vue par E. Lachenal et H. Caro-Delaville

Concours de circonstance amusant, le début de la quinzaine de Roland Garros a coïncidé avec la livraison samedi dernier d'un colis contenant une charmante joueuse de tennis 1900.
Il s'agit d'une petite statuette, 25cm de haut, réalisée en faience par Edmond Lachenal (1850-1930, père de Raoul et Jean-Jacques Lachenal également céramistes)  en collaboration avec Henry Caro-Delaville (1876-1928) , peintre des élégances mondaines.


 
Depuis la visite de l'exposition sur "Paris 1900 ville spectacle", je cherche à mieux comprendre cette "belle époque" à l'origine de créations totalement innovantes et inspirées.

J'avais remarqué au petit palais dans partie consacrée à la mode, des  céramiques illustrant l'élégance féminines. La parisienne pouvait changer de tenue jusqu'à 10 fois par jours en fonction de ses activités.

Le catalogue de l'exposition consacre une page à  ces 3 parisiennes en faience vêtues à la dernière mode. On apprend entre autre que Lachenal a mis au point un procédé électrolityque lui permettant de dépolir à l'acide ses pièces pour obtenir des tons mats et veloutés. La couverte de la céramique totalement lisse est effectivement très étonnante. Le livre "L'Objet 1900" de Maurice Rheims parle  d'un émail mat aux tons pastels, veloutés et givrés.








Ma statuette est tout à fait dans l'esprit de celles exposées au petit palais. On retrouve la signature du céramiste et du peintre, une silhouette filiforme, une main qui tient la robe,  un chapeau et au final une parisienne vêtue à la dernière mode qui aujourd'hui présente un "charme désuet  et légèrement caricatural".


Lors de nos échanges le vendeur très sympathique m'a fait remarquer qu'il y avait le 22-mai-2014  une vente chez Tajan proposant justement une sculpture en faïence dans le même esprit, plus grande,  réalisée par Lachenal et J. Bérengier. Le lot a finalement été vendu 2552 euros.


La manufacture de Rambervillers a également proposé 2 modèles reprenant des élégantes. Le premier a été proposé par Biais artiste dont nous ne savons rien et le deuxième plus exubérant par Passemard.
Rappelons que nous avons déjà parlé de Passemard et de ses gueux qui correspondaient paradoxalement au courant esthétique qui s'attache à représenter la classe laborieuse.



Biais hauteur 24cm
Passemard hauteur 18 cm



La Parisienne était déjà à l'époque un "attrait touristique", n'hésitez pas à me faire suivre d'autres modèles je serais ravis de pouvoir compléter cette galerie d'élégante qui garde tout son charme.